J O I N T H E D I G I T A L C O N V E R S A T I O N ! Pluralism. Populism. Journalism. In the coming months, Deutsche Welle will off er a series of digital networking opportunities to all friends of the Global Media Forum. We will use various digital formats to promote discussions on this year’s topic and create a platform for interactions and exchanges within our global conference community. Despite these turbulent times, we hope to bring together decision- makers and infl uencers from the media, politics and civil society, culture, education, business, science and more. Visit us online to stay up to date on our conference program and join this global, interdisciplinary conversation #dw_gmf dw.com/gmf dw.gmf GMFconference DW_GMF Global Media Forum (GMF) M A I N P A R T N E R S C O - H O S T E D B Y P U B L I C P A R T N E R S

S O M M A I R E F A I T S & C H I F F R E S 06 40 Les traités, les candidats à l’adhésion, le Parlement : un aperçu sur l’Union européenne Les métropoles, les ports, les clubs sportifs les plus grands : l’UE au superlatif E U R O P E 08 10 21 22 24 25 28 34 36 37 42 44 48 Tous ensemble pour relancer l’Europe : la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne « L’heure de l’Europe » : la solidarité en réponse à la crise du coronavirus « Investir ensemble dans l’avenir » : Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, sur les enseignements de la pandémie L’Europe numérique : préparer l’avenir Interview de Karl-Heinz Streibich, le président de l’Académie allemand des sciences techniques (acatech) Numérique et novateur : des exemples de meilleures pratiques dans les pays membres Vivre dans l’UE : le travail, les études, les voyages, la recherche et la protection des consommateurs Une Europe verte : miser sur la durabilité Interview de Frans Timmermans, le commissaire européen chargé de la protection du climat Vert et novateur : des exemples de meilleures pratiques dans les pays membres L’Europe et nous : des voix de trois continents Une Europe responsable : la défense et la sécurité « Earth Speakr » : Olafur Eliasson et son œuvre pour la présidence du Conseil de l’Union européenne E P O R U E S T A N D A R D S 03 Éditorial 54 Le pavé 4 I 5

F A I T S & C H I F F R E S LA ZONE EURO Dix-neuf pays, une monnaie : la « zone euro » est l’appellation officieuse des 19 pays européens membres de l’Union économique et monétaire (UEM) qui ont l’euro pour monnaie commune. L’UEM a d’abord été créée avec onze pays en 1999, les autres la rejoignant au fil des ans. Les pièces et billets libellés en euros ont été mis en circulation en 2002, remplaçant les monnaies nationales comme moyens de paiement. La Banque centrale européenne (BCE) a son siège à Francfort-sur-le-Main. La Française Christine Lagarde est sa présidente depuis le 1er novembre 2019. Faits & chif fres L’Union européenne est une organisation unique au monde. Elle réunit des pays européens démocratiques qui se sont donné pour grand objectif de préserver la paix et de rechercher la prospérité. NOUVEAUX MEMBRES H A B I T A N T S +++ L’Albanie et la Macédoine du Nord adhèreront peut-être à l’UE. Les pays membres ont récemment approuvé la proposition de la Commission européenne d’entamer des négociations sur l’adhésion de ces deux pays des Balkans occidentaux. « Leur avenir est dans l’UE », dit le commissaire chargé de l’élargissement, Olivér Várhelyi. La Commission européenne est depuis longtemps en faveur d’un élargissement aux Balkans de l’Ouest. DES DIFFÉRENCES SENSIBLES Quelque 447 millions de personnes vivent dans les 27 pays membres de l’UE, constituant ainsi la troisième plus grande population au monde derrière l’Inde et la Chine. Avec 83,1 millions d’habitants, l’Allemagne est le pays le plus peuplé d’Europe devant la France (67 millions), l’Italie (60,4 millions), l’Espagne (46,9 millions) et la Pologne (37,9 millions). Avec le départ de la Grande-Bretagne fin janvier 2020, l’UE a perdu 66,6 millions d’habitants. La superficie de l’Union européenne est de plus de quatre millions de km 2, la France étant le plus grand pays de l’UE et Malte le plus petit. Avec 357.376 km 2, l’Allemagne est le quatrième pays européen par sa superficie. E P O R U E 6 I 7

L A P R É S I D E N C E D U C O N S E I L D E L’ U N I O N E U R O P É E N N E Tous ensemble pour relancer l ’ Europe E P O R U E 8 I 9 D Docteur en physique, Angela Merkel sait bien que de petites choses peuvent libérer de grandes forces. Et pourtant, elle partage avec les habitants de la planète son étonnement sur la violence avec laquelle le coronavirus frappe les sociétés et les économies. « Un virus de 140 nanomètres de diamètre a un impact sur le monde entier », a déclaré la chance- lière fin mai dans une allocution lors d’une invita- tion de la Fondation Konrad-Adenauer à Berlin. Tout comme il remet en cause nombre de préten- dues certitudes, le virus a également imposé une nouvelle orientation à la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne. Le 1er juillet, l’Allemagne a pris la présidence du Conseil pour six mois. C’est l’opportunité de renforcer encore l’Eu- rope et de mettre en avant des thèmes importants. Les efforts communs pour surmonter la crise sont inévitablement au cœur de la présidence du Conseil de l’Union européenne. Cela représente aussi une chance, estime Angela Merkel. « Une chose est déjà claire pour moi : l’Europe peut sortir de cette crise plus forte qu’elle n’y est entrée. Pour que nous soyons à la hauteur de cette exigence, j’ai un leitmotiv, à sa- voir celui de la cohésion européenne et de la solidari- té européenne. » Outre la lutte contre l’impact de la pandémie, il ne faut pas perdre de vue les thèmes globaux concernant l’avenir que l’Allemagne voulait de toute façon mettre en avant pendant sa présidence de l’UE. D’autant plus qu’ils sont étroitement liés à la pandémie : la protection du climat et l’économie durable en font partie, tout comme la numérisation et le rôle de l’Europe dans le monde. Ce regard portant au-delà de notre région marquera en outre la présidence du Conseil de La pandémie du coronavirus a placé la lutte contre l’impact de la crise au cœur de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne. Mais l’UE ne se penchera pas seulement sur elle-même pendant les prochains mois. Son rôle dans le monde est placé tout en haut de l’agenda.

U N E E U R O P E S O L I D A I R E L A P A N D É M I E D E L A C O V I D - 1 9 E « L’heure de l’Europe » P O R U E La pandémie du coronavirus a propulsé l’Union euro- péenne dans la plus grande crise qu’elle ait connue. Aucun pays n’a été épargné, tous ont été touchés. Sans avertissement et sans avoir le temps de s’y préparer, le virus a frappé l’Union européenne, la soumettant à une épreuve sans précédent. Le système multilatéral a rele- vé ce challenge exceptionnel avec un effort commun tout aussi exceptionnel. T E X T E A R N D F E S T E R L I N G 1 0 I 1 1

U N E E U R O P E S O L I D A I R E Garder ses distances – York, Angleterre Sauver des vies – Rome, Italie Informer – Berlin, Allemagne Rester dehors – Londres, Angleterre Aider les malades – La Haye, Pays-Bas Planifier l’aide – Berlin, Allemagne Analyser les tests – Milan, Italie Rester prudents – Ljubljana, Slovénie Apprendre à attendre – Leipzig, Allemagne Saluer ses amis – Stockholm, Suède Mesurer la température – Zgorzelec, Pologne Commémorer les victimes – Bilbao, Espagne E P O R U E 1 2 I 1 3

La pandémie modifie la communication : les visioconférences sont le nouveau standard (ci-dessus). Tout comme la distanciation sociale (à dr.) Un jour heureux : le café peut rouvrir (ci-dessous). U N E E U R O P E S O L I D A I R E C’ C’est l’heure de l’Europe. » La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n’a pas prononcé cette phrase à la meilleure époque d’une Union européenne prospère. Elle l’a pronon- cée pendant la plus grande crise que l’UE a connue à ce jour. Cette phrase est à la fois un postulat pro- grammatique et la description d’une gestion concrète de la crise. Car, face à la pandémie, l’Eu- rope a fait preuve de la solidarité qu’on attend de la part d’une communauté. Celle-ci a commencé avec l’aide d’urgence spontanée des pays entre eux – peut-être plus tardivement qu’il aurait été bon et nécessaire. Après quelques débuts difficiles, les aides ont connu leur apogée avec un programme excep- tionnel de plusieurs centaines de milliards d’euros qui « boostera l’emploi et la croissance dans l’UE et favorisera la santé de notre environnement », comme s’y attend Mme von der Leyen. La solidarité européenne s’est d’abord ma- nifestée dans les aéroports du monde entier. En l’es- pace de quatre semaines, 230 000 personnes ont été rapatriées en Allemagne, dont 62 000 avec des vols organisés par le ministère des Affaires étrangères. Parmi les rapatriés, on comptait aussi 6000 citoyens et citoyennes d’autres pays européens et 3300 ci- toyens de pays non membres de l’UE. C’est égale- ment en avion, avec les appareils médicalisés Med- Evac de l’armée allemande, que 228 malades grave- ment atteints par le coronavirus, venant de pays particulièrement touchés comme l’Italie, la France et les Pays-Bas, ont été transportés dans des cliniques allemandes pour soulager les pays partenaires. Ce qui a commencé par une aide directe aux particuliers s’est poursuivi avec des aides lan- cées par la Commission européenne et soutenues par l’Allemagne. Mais l’Allemagne a aussi apporté directement son aide : 142 respirateurs ont été envoyés en Italie, en Espagne, en France et en Grande-Bretagne, ainsi que des masques de protec- tion et du matériel médical. E P O R U E 1 4 I 1 5

U N E E U R O P E S O L I D A I R E « Un moment d’espoir » La chancelière pense aussi à une solidarité concrète quand elle parle d’un « moment d’espoir ». La cheffe du gouvernement allemand faisait allu- sion à la conférence mondiale des bailleurs de fonds pour la recherche sur le vaccin. L’idée de cette conférence est venue d’Europe. La Commission eu- ropéenne voulait atteindre les 7,5 milliards d’euros et elle y est presque parvenue : l’UE donne un mil- liard d’euros, l’Allemagne 525 millions. L’espoir dont parle Mme Merkel ne porte pas seulement sur un vaccin, elle espère aussi que, dans la crise, l’Eu- rope développe la force et la solidarité non seule- ment de maîtriser la crise de la Covid-19 mais aussi de sortir renforcée de la pandémie. Aucun autre pays en Europe a autant de voisins que l’Allemagne et huit de ses neuf voisins font partie de l’UE. La conception fondamentale de la politique européenne de l’Allemagne, selon la- quelle seule l’unification européenne permet et ga- rantit la paix, la sécurité et la prospérité sur le conti- nent, naît déjà de sa géographie. C’est pourquoi l’Allemagne s’est établie aux côtés de la France comme moteur de l’intégration européenne. Ce par- tenariat particulier s’est aussi avéré être un moteur dans la réponse apportée à la crise du coronavirus, notamment pour établir un « fonds de reconstruc- tion » suggéré par le président français Emmanuel Macron et par la chancelière Merkel ; ce fonds est destiné à tous les pays de l’UE et, surtout, aux pays particulièrement touchés par la pandémie. Mme Merkel et M. Macron voulaient investir 550 mil- liards d’euros dans l’économie européenne. Selon la volonté de la Commission européenne, ce seront même 750 milliards d’euros qui seront investis en trois ans dans le programme « Next Generation EU », dont 500 milliards sous forme de subventions non remboursables. De la coopération à la solidarité C’est la première fois que l’UE prend des crédits d’une telle ampleur pour soutenir des pays afin de réaliser également le Pacte vert devant rendre l’Eu- rope climatiquement neutre, de renforcer le marché unique, de promouvoir la numérisation et un mar- ché de l’emploi équitable. Ce que certains consi- dèrent comme la fin d’un tabou est perçu par d’autres comme une étape de la coopération vers la solidarité européenne. Une Union solidaire aide ses membres particulièrement touchés sans en tirer d’avantages directs. L’idée est que la solidarité en Europe et au-delà de ses frontières aide à long terme tous les pays de l’UE. Le président fédéral Frank-Walter Steinmeier a souligné cette idée lors d’une allocution télévisée, appelant la population à faire preuve de so- lidarité européenne : « L’Allemagne ne peut pas sortir forte et en bonne santé de la crise si nos voisins n’en sortent pas forts et en bonne santé. » E P O R U E 1 6 I 1 7

U N E E U R O P E S O L I D A I R E Le commerce et l’ industrie souffrent, les entrepôts sont pleins. E P O R U E Profiter de la crise à long terme 1 8 I 1 9 Faire ses courses signifie attendre, ici devant un supermarché.

U N E E U R O P E S O L I D A I R E Toute l’Europe cherche un vaccin, à Paris en France (à g.), comme à Louvain en Belgique (ci-dessous) et dans des centaines d’autres labo- ratoires sur le continent. Des perspectives pour la recherche et la science La recherche est actuellement placée sous le signe de la pandémie. Depuis le début de la crise, la Commission européenne a investi directement près d’un demi-milliard d’euros dans les projets de recherche sur le coronavirus. Un portail européen de données sur la Covid-19, qui soutient les cher- cheurs avec une immense base de données prove- nant de toutes les recherches européennes sur le coronavirus, a été créé dans le cadre du plan d’ac- tion ERAvsCorona. L’initiative « Médicaments in- novants » a reçu 72 millions d’euros, 150 millions d’euros sont à la disposition d’entreprises inno- vantes. Ce ne sont là que quelques exemples, et ils pâlissent devant le volume du plan « Horizon Eu- rope », le programme succédant à « Horizon 2020 ». D’ici à 2028, quelque 94,4 milliards d’eu- ros seront investis dans la promotion de l’excellence scientifique, de la compétitivité industrielle et les innovations, ainsi que dans la recherche dans les secteurs de la santé, de la culture, de la sécurité ci- vile, de la numérisation, de l’industrie, du climat, de l’énergie, de la mobilité, de l’agriculture et de l’environnement. « L’Europe a d’abord été prise au dépourvu par un ennemi inconnu et une crise à l’ampleur et au développement encore jamais vue à ce jour », avoue la présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen regardant le présent et le futur. « Mais l’Europe agit maintenant, elle est solidaire. Cette solidarité est contagieuse – et elle est au cœur de notre Union. » E P O R U E 2 0 I 2 1 > #EuropeUnited « Surmonter le défi mondial inédit que représente la pandémie de la Covid­19 exige un effort commune du système multi latéral. Sans solidarité, sans action commune et sans sensibilité, il est impossible de sur­ monter ce défi global. L’Allemagne milite en faveur d’une gestion efficace de la crise, de la crédibilité, de la transparence et des valeurs démocratiques fonda­ mentales. L’Union européenne ne peut maîtriser cette crise que si elle travaille sous le sigle #EuropeUnited. Nous voulons que l’UE sorte renforcée de la crise et façonne l’ordre mondial pour garantir la solidarité, la justice et la durabilité. Ensemble, #TeamEurope devrait apporter une réponse aux défis mondiaus actuels. » Ministère des Affaires étrangères, Berlin

L ’ E U R O P E N U M É R I Q U E L’Europe E P O R U E numérique 2 2 I 2 3

L ’ E U R O P E N U M É R I Q U E K A R L - H E I N Z S T R E I B I C H Avantage à l’Europe Le président de l’Académie allemande des sciences techniques (acatech) et ancien P.D.G. de la société Software AG, Karl-Heinz Streibich, voit au moins un avantage majeur pour l’Europe en matière de numérique. I N T E R V I E W M A R T I N O R T H E P O R U E 2 4 I 2 5 MM. Streibich, la Commission européenne a présenté au mois de février sa stratégie numérique pour l’Europe. Les idées et les mesures proposées suffisent-elles pour résister à la concurrence internationale ? La stratégie numérique de l’Union européenne est ambitieuse – et elle doit l’être. Car il s’agit finale- ment de savoir si nous, en tant que communauté d’États aux valeurs démocratiques, pouvons définir en toute souveraineté notre cheminement vers l’ère numérique ou pas. La stratégie numérique de l’UE associe des sujets comme la politique des sites, l’anti-discrimination et la protection des données et de la vie privée ainsi que la lutte contre la désin- formation. Il faut maintenant savoir ce que nous en faisons pendant la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne. Avec le projet GAIA-X, l’Allemagne a déjà élaboré de premières idées sur la manière dont nous pouvons parvenir à la souverai- neté numérique dans les infrastructures de nuages pour l’économie des plateformes. Il est évident que nous n’obtiendrons pas cette souveraineté – au sens de l’ouverture, de la liberté des choix et des possibilités d’agir – en tant que nations indivi- duelles mais bien comme communauté d’États. La stratégie est très orientée sur l’homme. Est-ce un atout ou un inconvénient dans les com- paraisons internationales ? L’orientation sur l’homme est juste et nécessaire car il y va finalement de l’acceptation par tout un chacun. Nous devons penser les nouvelles techno- logies depuis leur utilité pour l’homme et la com- munauté. Le secteur numérique développe depuis toujours ses applications d’un point de vue B2C. Aujourd’hui, il s’agit de combiner toujours plus des produits hauts de gamme à des services numé- riques attrayants et – partant de l’homme – de les penser en systèmes globaux, c’est-à-dire en plate- formes. Par exemple non seulement de construire des véhicules fiables mais aussi de proposer une mobilité moderne, numérique et non-polluante. Les États-Unis ont leurs géants technologiques, la Chine mise déjà largement sur l’intelligence artifi- cielle. Avec quoi l’Europe peut-elle marquer des points ? Nous parvenons assez bien à réunir la diversité sociétale et la capacité d’adaptation économique dans une grande communauté – c’est là une valeur européenne. Nous avons de bonnes conditions de départ. Notre plus grande force économique est le noyau industriel formé par de grandes entreprises, des PME leaders de leurs marchés, des firmes plus petites spécialisées et très performantes, ainsi que des start-ups. En outre, notre paysage industriel diversifié forme, avec la recherche, un éco système novateur. Je suis convaincu que, dans la prochaine phase de la numérisation, il sera plus facile de nu- mériser une industrie performante que de réaliser l’industrialisation de firmes purement numériques. C’est la raison pour laquelle nos conditions de départ sont bonnes. L’Allemagne est un leader de l’industrie 4.0. Dans quels pays européens voyez-vous encore des approches d’avenir pour la numérisation ? Il y a des pays qui ont des initiatives et des entre- prises prometteuses. Notre plateforme Industrie 4.0 et la plateforme d’intelligence artificielle Sys- tèmes apprenants coopèrent donc déjà au niveau européen. L’industrie 4.0, la mise en réseau numé- rique et l’intelligence artificielle ne sont pas des projets nationaux. Nous devons investir dans des écosystèmes novateurs performants, attrayants à l’international, qui pourront s’épanouir dans un marché unique si possible bien intégré.

L ’ E U R O P E N U M É R I Q U E E P O R U E A L L E M A G N E : L A S M A R T F A C T O R Y L’usine intelligente (smart factory) est au cœur de l‘industrie 4.0, la stratégie d’avenir high-tech du gouvernement allemand. Dans l’usine intelligente, non seulement les machines et les produits sont en réseau mais aussi le sol de l’usine de demain est numérique. Des caméras et des palpeurs surveillent la production automatisée ; en cas de nécessité, des robots inter- viennent et corrigent les erreurs. Des drones volent dans l’usine et apportent du matériel pour les machines. Si l’entrepôt se vide, des logiciels passent automatiquement commande. On ne voit aucun ouvrier. C’est le por- trait de l’usine intelligence de demain qui est déjà devenue réalité dans certaines entreprises allemandes. Les machines, les logiciels et les robots sont reliés entre eux par internet. Ils communiquent, apprennent les uns des autres et identifient les produits grâce à des puces RFID. Or, l‘industrie 4.0 ne signifie pas seulement que des machines fabriquent des produits de manière auto- nome et automatisée. La quatrième révolution industrielle est un adieu à la production de masse industrielle pour un client anonyme. Au lieu de cela, on produit en fonction des besoins correspondants à la commande du client. Celle-ci est transmise en ligne à l’usine et un logiciel programme les unités de fabrication. Grâce à l’in- telligence artificielle, les systèmes apprennent toujours plus à chaque commande. Produire de manière indivi- duelle plutôt que pour les entrepôts est plus économique et plus écologique. Comme les produits deviennent toujours plus numériques, la relation commerciale s’achève toujours moins avec la vente du produit fini. On vend plutôt des produits hybrides, y compris des services comme la maintenance et la mise à jour des logiciels. La technologie allemande la plus récente dans la smart factory est le sol numérique. Équipé de câbles électriques et informatiques, il approvisionne et commandent les robots. Cela fait faire l’économie d’accus puissants et de systèmes complexes de localisation. Les unités de fabrication sont également commandées depuis le sol, on peut ainsi modifier les ligne de production en fonction des besoins. Dans l’usine intelligente, toutes les composantes sont en réseau, souples et mobiles. Seul le bâtiment est immuable – du moins pour l’instant. 2 6 I 2 7

V I V R E D A N S L ’ U E E P O R U E ’ L Vivre dans l’ UE L’Union européenne est une promesse – de liberté, d’ouverture, de possibilités presque illimitées. La pandémie du coronavirus a réduit cet espace de liberté mais ne l’a pas vraiment modifié. Le travail, les études, les voyages, la recherche et la protection des consommateurs – l’UE offre d’innombrables avantages dans ces domaines et bien d’autres à ses citoyennes et ses citoyens. T E X T E S C H R I S T I N A I G L H A U T / S A R A H K A N N I N G 2 8 I 2 9

É T U D I E R D A N S L’ U E Passer une année Erasmus à Ams- terdam, faire un master à Barcelone ou un stage à Berlin : étudier pendant un certain temps à l’étranger intéresse les jeunes Européennes et Européens. Tout l’espace européen des études supérieures – qui regroupe 47 pays – leur est ouvert. En effet, depuis l’été 1999, Bologne n’est plus seulement le nom d’une ville de l’Italie du Nord, c’est aussi le synonyme d’un nouveau paysage universitaire en Europe. Notamment la création du système de licence et de master dans le cadre du processus de Bologne a grandement facilité la mobilité des étudiants et des enseignants. Pour leur admis- sion, les universités doivent traiter les candidats de leur pays et ceux de l’espace universitaire européen de la même manière. L’équivalence des diplômes permettant d’accéder aux études supérieures est la règle pour tous les pays membres de l’Union européenne. La reconnais- sance des études déjà effectuées est également En chiffres ER A SMUS+ Les étudiants allemands apprécient de passer un semestre d’études dans un autre pays européen. Environ 40 000 Alle- mands étudient chaque année dans plus de 30 pays européens avec Erasmus+ . Au cours des 30 ans d’existence de ce programme, quelque 4,4 millions d’étudiants ont profité de cette offre. En 2017, quelque 35 000 étudiants étrangers ont fait un séjour en Allemagne avec Erasmus. Environ 83 % des boursiers Erasmus indiquent qu’ils se sentent très liés à l’Europe. clairement réglée, les universités utilisant le système de crédits ECTS : les études réalisées sont créditées de points, ce qui permet de les comparer. Un grand moteur des échanges universitaires européens est le programme Erasmus+ de l’Union européenne, créé en 1987. Il soutient les stages et les séjours d’études dans tous les pays membres de l’UE ainsi que dans d’autres pays partenaires. Les participants reçoivent une bourse mensuelle et peuvent participer gratuitement à un cours de langue. Ils sont également exemptés de tous frais d’inscrip- tion. Les destinations préférées des étudiants Erasmus sont l’Espagne et la France. Selon une étude de l’Union européenne, participer à Erasmus+ aide aussi à s’orienter profession- nellement. Dans l’enquête qu’elle a réalisée, sept anciens participants à Erasmus sur dix indiquaient qu’ils savaient désormais mieux quel métier ils voulaient exercer après leur séjour à l’étranger. 3 0 I 3 1

L A R E C H E R C H E D A N S L’ U E Investir dans l’avenir de l’Europe : les idées nouvelles et une recherche inno- vante contribuent à la réussite économique de l’UE, améliorent le quotidien des ci- toyens et aident à relever des défis globaux comme le changement climatique ou la pan- démie du coronavirus. C’est pourquoi l’Es- pace européen de la recherche (EFR) est un objectif contraignant de l’UE depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en 2009. L’Horizon 2020, le programme-cadre de l’UE pour la recherche et l’innovation, contribue à la réalisation de cet espace. De 2014 à 2020, l’UE a financé avec ce programme des projets communs de recherche à hauteur de 80 mil- liards d’euros. Toutes les données scientifiques réunies par les projets Horizon sont libres d’accès pour les chercheurs européens sur le « nuage européen pour la science ouverte » . Quelque 1,7 million de scientifiques travaillant dans des universites et des instituts de recherche en Europe ainsi En chiffres HORIZON EUROPE Avec Horizon Europe, l’Europe prépare un programme étendu favorisant la recherche et l’innovation. Sept ans durant, les chercheurs européens seront soute- nus à hauteur de 100 mil- liards d’euros. En 2017, les pays membres de l’Union européenne ont consacré près de 320 mil- liards d’euros à la recherche et au déve- loppement (F&D). Le pourcentage des dépenses en R&D dans le PIB était ainsi supé- rieur à 2 %. Ce chiffre doit atteindre les 3 % pour améliorer la compétitivité de l’UE. que 70 millions de professionnels travaillant dans la science et la technologie peuvent s’y mettre en réseau. Ils mettent en mémoire, gèrent, analysent et partagent les données is- sues de leurs recherches, par-delà leurs disci- plines et par-delà les frontières. L’Europe veut ainsi surtout étendre sa compétitivité adans le domaine des Big Data – et faciliter l’activité des start-ups et des PME. En réaction à la pandémie du coronavirus, l’Union européenne a en outre initié un portail sur lequel les che- cheurs peuvent échanger leurs données sur la maladie Covid-19. Cette plateforme pourrait jouer un rôle important dans le développe- ment d’un vaccin. L’UE veut également que les inventeurs, les en- trepreneurs et les chercheurs puissent demain protéger leurs idées plus aisément. Le brevet commun devrait être lancé fin 2020. L’Office européen des brevets pourra alors attribuer un brevet qui sera valide dans tous les pays de l’Union européenne. 3 2 I 3 3

C L I M A T & E N V I R O N N E M E N T Une E P O R U E 3 4 I 3 5 Europe verte

C L I M A T & E N V I R O N N E M E N T F R A N S T I M M E R M A N S Un avenir écologique Le commissaire européen Frans Timmer- mans parle de la vision d’une Europe durable. I N T E R V I E W H E L E N S I B U M E M. P O R U E M. Timmermans, quel est l’impact de la pandémie du coronavirus sur le Pacte vert ? La Covid 19 nous a montré combien nous sommes vulnérables. La crise nous a fait com- prendre l‘importance de notre santé. Mais, alors que nous luttons aujourd’hui contre ce danger im- minent, la crise de la biodiversité et celle du climat couvent. Elles aussi sont bien réelles. Elles aussi ont un impact sur notre santé et notre bien-être. Il m’importe de souligner que le Pacte vert n’est pas un luxe pour les riches. Il est primordial pour tous les êtres humains. Lorsque, bientôt, nous déblo- querons des milliards d’euros pour soutenir les économies et aider les gens à reprendre le travail, nous devrions dépenser ces fonds de manière ré- fléchie. nous vivons, travaillons, consommons, jetons : tout bouge. La Covid 19 et la crise économique qu’elle induit obligeront à évoluer beaucoup plus rapidement vers les investissements et les mesures de transformation. Nous pouvons nous mettre la tête dans le sable et espérer que rien ne change. Mais les choses changent. Soit nous prenons notre destin en main, soit nous le subissons. Pensez-vous qu’un nouveau sentiment de cohésion est apparu dans l’UE avec la crise du coronavirus – notamment en ce qui concerne la protection du climat ? Je peux comprendre que la première réaction de certains États membres ait été une réaction natio- nale, notamment parce que certains avaient le sen- timent que l’UE, dans son ensemble, ne bouge pas assez rapidement. Les pays membres de l’UE com- prennent finalement que nous ne pouvons gagner ce combat que si nous coopérons. Cela vaut pour bien d’autres défis. La lutte contre la crise clima- tique et de la biodiversité, pour la santé et le bien- être de nos citoyens et citoyennes, pourrait devenir la nouvelle raison d’être de l’UE. Les aspects écologiques sont-ils suffisamment pris en compte dans les mesures d’aide européennes « Next Generation EU » ? Oui. Je suis très satisfait que les thèmes écolo- giques soient largement ancrés dans notre grand plan de reconstruction « Next Generation EU ». Quand les pays membres présenteront leurs plans nationaux, la transformation écologique – tout comme la numérisation – en sera une composante importante. C’est ce que voulaient les chefs de gouvernement européens et c’est ce que nous avons élaboré. Et c’est ainsi qu’il doit en être car nous devons impérativement créer une économie résistante, inclusive et écologique. Si nous nous y prenons bien, l’Europe sera un pionnier dans tous ces domaines : le climat, une eau et un air propres, des aliments produits de manière plus durable, des transports privés et publics électrifiés et l’avancée vers une économie exempte de CO2. Les représentants de l’économie objectent qu’ils ne peuvent pas respecter des standards environne- mentaux toujours plus élevés en raison de la crise économique. Je leur réponds qu’ils devront bien accepter cette réalité un jour ou l’autre. Ils peuvent peut-être re- pousser encore de quelques années leurs investisse- ments ou des mesures de transformation mais la réalité finira par les rattraper. La transformation est déjà en route, même sans le Pacte vert. Car tout change actuellement. Nous sommes en pleine quatrième révolution industrielle – la façon dont Qu’attendez-vous de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne ? Mes attentes sont élevées. L’Allemagne est un pays européen particulier. Elle n’a cessé de montrer qu’elle peut se dépasser, non seulement en ce qui concerne son industrie performante, mais aussi dans sa force morale et politique. C’est un pays qui a décidé que ses intérêts nationaux sont liés aux intérêts collectifs de l’UE. J’espère aussi que le coronavirus nous a enseigné que, si nous nous unissons, il n’y a pratiquement rien que nous ne pouvons réussir. Ensemble. 3 6 I 3 7

C L I M A T & E N V I R O N N E M E N T U N E É N E R G I E P R O P R E E P O R U E 3 8 I 3 9 La Suède occupe depuis des années la première place dans le classement international de la protection du climat. L’Agence internationale de l’énergie salue le fait que ce pays scandinave est celui qui a fait le plus de progrès dans la transition vers une économie émettant peu de CO2. En Suède, les émissions annuelles de dioxyde de carbone par habi- tant ne s’élèvent qu’à un peu plus de quatre tonnes. Cela fait de la Suède un exemple à suivre pour l’Allemagne où les émissions sont encore de neuf tonnes par habitant. La Suède mise systématique- ment sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables qui couvrent déjà plus de la moitié de la consommation totale d’énergie – sensiblement plus que tout autre pays européen. L’UE vise un to- tal de 20 % en 2020. Toute une gamme de mesures caractérise le « Swedish Way ». Les chaudières au fioul sont mises hors service, presque tous les bâtiments sont thermiquement bien isolés. Les voi- tures électriques connaissent un véritable boom grâce à un nouveau système de bonus-malus. Une taxe sur le CO2 a été créée dès 1991 et elle augmente progressivement depuis. Pour compenser, l’impôt sur les revenus a baissé. Et la Suède enregistre un taux de 66 % d’électricité verte. Elle compte ainsi parmi les pays ayant le mix élec- trique le plus propre dans l’UE, à côté de l’Autriche (73 %). La transition énergétique de la Suède a commencé dès les an- nées 1970. En réaction à la crise pétrolière, le pays a lancé des pro- grammes d’isolation thermique, misant aussi sur le chauffage à dis- tance. Lorsque, dix ans plus tard, un débat sur la sortie du nucléaire s’est fait jour, la production d’énergie hydraulique, puis éolienne et la biomasse, a été étendue. L’avenir de l’énergie nucléaire est en- core incertain mais le pays ne veut plus utiliser que des énergies re- nouvelables d’ici à 2040 et être climatiquement neutre d’ici à 2045 – cinq ans plus tôt que ne le souhaite l’UE. Il n’est pas nécessaire de réinventer la roue pour tendre à une Europe plus verte. Nombre de pays européens ont des re- cettes éprouvées et effi- caces pour un dévelop- pement durable. L A M O D E R N I S A T I O N D E S B Â T I M E N T S Quand on construit une maison en Europe, il faut de- puis longtemps respecter des standards d’efficacité énergétique toujours plus stricts. Mais les bâtiments existants représentent un véritable défi, plus d’un tiers d’entre eux ayant plus de 50 ans. La modernisation énergétique des logements est nécessaire pour atteindre un objectif : rendre ce secteur quasiment neutre sur le plan climatique d’ici à 2050. Les bâtiments consomment 40 % de l’énergie et produisent 36 % des émissions de CO2 dans l’Union européenne. Le taux de modernisation des bâtiments doit doubler dans l’UE avec le Pacte vert. Selon une enquête de la Commission européenne, les pays baltes et scandinaves viennent en tête en matière d’efficience énergétique. Or c’est la France qui a pris les mesures les plus efficaces, l’efficience énergétique y a presque doublé en l’espace de dix ans. Deux clés sont à la source de cette réussite. La France mise plus sur les avantages fiscaux que sur les aides financières et ne propose pas un seul mais plusieurs systèmes d‘incitation – avec par exemple des subven- tions, des prêts à taux zéro, des avantages fiscaux et un taux de TVA moindre.

L E T O P 5 L’ UE au superlatif Visiter l’université la plus ancienne, canoter sur le fleuve de le plus long et flâner dans la plus grande métropole : un voyage à travers les records des pays de l’Union européenne T E X T E K I M B E R G L E S P LU S A N C I E N N E S U N I V E R S I T É S L E P LU S G R A N D N O M B R E D E S I T E S D U PAT R I M O I N E M O N D I A L L E S M U S É E S L E S P LU S V I S I T É S E P O R U E 1. U n i v e r s i t é d e B o l o g n e , I t a l i e ( f o n d é e e n 1 0 8 8 ) L’université de Bologne est l’université la plus ancienne d’Europe. Les femmes ont pu d’emblée y étudier. 2. Université de Paris, France (vers 1170) 3. Université de Salamanque, Espagne (1218) 4. Université de Padoue, Italie (1222) 5. Université de Naples, Italie (1224) 1. 1. I t a l i e ( 5 5 ) L e L o u v r e , P a r i s Avec 55 sites, l’Italie vient en tête du pa- trimoine mondial dans l’UE, avec entre autres Pompéi (photo). L’Allemagne vient au troizième rang. La région mi- nière de l’Erzgebirge (avec la Tchéquie) et le système de gestion de l’eau d’Augs- bourg sont les sites inscrits les plus ré- cemment. 2. Espagne (48) 3. Allemagne (46) 4. France (45) 5. Grèce (18) Le musée du Louvre, créé en 1793. est aujourd’hui l’un des musées les plus ap- préciés au monde. Il a établi un nouveau record européen en 2019 avec 9,6 mil- lions de visiteurs. 2. Musées du Vatican, ville du Vatican 3.Musée Reina Sofía, Madrid 4. Musée National d’Art Moderne au Centre Pompidou, Paris 5. Musée d’Orsay, Paris 4 0 I 4 1

V U D ’ A I L L E U R S L’ Europe et nous : des voix de trois continents I L L U S T R A T I O N S J U L I A N R E N T Z S C H E P O R U E 4 2 I 4 3 D I N G C H U N Directeur du Centre d’études européennes à l’université Fudan à Shanghai S E R G I O R A M Í R E Z Écrivain, lauréat du Prix Cervantes, ancien vice-président du Nicaragua C’est vrai – il existe des différences entre la Chine et l’Union européenne en matière de culture, d’institutions ainsi que du type et du niveau de développement de la société. Mais la coopération et le consen- sus dominent par rapport à la concurrence et aux dissensions. C’est pourquoi les deux cô- tés devraient promouvoir le multilatéralisme, une économie mondiale ouverte et le libre- échange pour compenser les conséquences de l’unilatéralisme et du protectionisme pratiqués par certains pays développés. La Chine ouvrira encore son économie et règlera ses différends avec l’UE – en faisant avancer, entre autres, les négociations portant sur un accord sur les investissements. En organisant judicieusement leurs relations économiques et commerciales, la Chine et l’UE peuvent encore renforcer leur coopération gagnant-gagnant. » Les relations entre l’Amérique latine et l’Union européenne vont au-delà des accords d’intégration des marchés. La diversité culturelle des pays d’Amérique latine qui ont intégré tôt la culture européenne est une preuve de cette proximité. L’avantage peut- être le plus important qu’a l’Amérique latine par rapport à l’Europe réside dans le fait qu’elle est un espace multiculturel diversifié qui ne requiert aucune alliance géopolitique et n’essaie pas de diviser le monde en blocs. Simultané- ment, l’Europe nous sert de miroir dans lequel nous pouvons nous observer face à l’idéal démocratique car, hélas, nous sommes toujours porteur d’autoritarisme. Notre effort commun doit donc être de créer des relations fructueuses et durables fondées sur la liberté, l’humanisme et la tolérance. »

S É C U R I T É & D É F E N S E L’Europe assume des responsabilités Des tâches humanitaires, des mesures instaurant ou mainte- nant la paix – l’UE aide ses partenaires partout là où ils demandent de l’aide. L’objectif des missions est de rendre à long terme les partenaires en mesure de pourvoir eux-mêmes à leur sécurité et à la sécurité régionale. T E X T E B J Ö R N M Ü L L E R E P O R U E 4 4 I 4 5

S É C U R I T É & D É F E N S E Rien ne leur échappe : la mission EUMM observe la situation le long des lignes administratives des régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, contrôlées par la Russie. E P O R U E 4 6 I 4 7 tâches humanitaires et des missions de sauvetage, des tâches de maintien de la paix et des opérations militaires pour surmonter les crises, y compris des mesures créant la paix ». Depuis, cette approche est devenue l’image de marque de l’engagement euro- péen en matière de sécurité. Le grand objectif : habiliter les partenaires Aujourd’hui, la plupart des missions européennes de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) sont des missions civiles. Elles cherchent à créer une sécurité durable, au-delà du dépassement des crises, avec la création de structures fiables dans l’armée et la police, mais aussi dans les institutions officielles des pays partenaires. L’une des missions apportant une telle contribution à la réforme du secteur civil de la sécurité est l’EU Advisory Mis- sion (EUAM) en Irak, conduite par Christoph Buik, membre de la police fédérale allemande. La mission conseille le ministère irakien de l’Intérieur, se consacrant également à des thématiques trans- versales comme la lutte contre le commerce de biens culturels pillés ou les questions d’égalité entre les sexes. Pour cela, les expertes et les experts de l’UE sensibilisent la population sur place pour faci- liter l‘entrée des femmes dans les services de sécuri- té irakiens où elles sont actuellement fortement sous-représentées. Dans l’ensemble, le conseil et la formation initiale et complémentaire des partenaires sont au centre des missions de PSDC, apportant une aide à l’auto-assistance. Cela se fait avec la ferme convic- tion que les acteurs locaux sont mieux à même de résoudre les conflits que les pays ou les alliances agissant de l’extérieur. Or les partenaires régionaux manquent souvent de moyens pour appliquer des concepts de sécurité judicieux. C’est là qu’inter- vient l’Union européenne. Elle veut que ses parte- naires soient en mesure de pourvoir eux-mêmes à leur sécurité et à la sécurité régionale. Renforcer les missions civiles L’Union européenne étend en permanence ses « instruments ». Cela concerne par exemple les struc- tures communes de planification et de direction des missions au Service européen pour l’action exté- rieure ou des règles de financement simplifiées pour les groupes de combat de l’UE, des troupes interve- nant rapidement lors de crises aigues. Avec le Pacte pour une PSDC civile conclu en 2018, les pays membres de l’UE veulent renforcer les missions ci- viles et les adapter aux nouvelles menaces sur la sé- curité. L’Union européenne a également adapté son Instrument pour la stabilité et la paix (IcSP). De- puis 2017, il est possible d’étayer les activités de conseil et de formation avec du matériel non-mili- taire, par exemple des véhicules de transport résis- tant aux mines. Toutes les mesures ont un même objectif : que l’UE assume des responsabilités pour la paix et la liberté là où on lui demande de l’aide.

C U L T U R E Olafur E P O R U E Le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas a confié à Olafur Eliasson, un artiste islando- danois vivant à Berlin, la réalisation d’une œuvre pour la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne. Or Eliasson ne s’est impliqué dans « Earth Speakr » que comme « moitié d’artiste » – les véritables créateurs et créatrices sont les enfants et les adolescents de toute l’Europe. T E X T E T I L L B R I E G L E B Eliasson 4 8 I 4 9

C U L T U R E En haut à g. : « Ice Watch » devant la galerie Tate Modern à Londres en 2018 En haut à dr. : « Endlose Treppe » à Munich (depuis 2004) Au centre à g. : « Algae window » à la Kunsthaus de Zürich en 2020 Au centre à dr. : « Your planetary window » au musée Guggenheim à Bilbao en 2020 En bas à g. : « Your body of work » à l’ArtScience Museum à Singapour en 2018 En bas à dr. : « In real life » au musée Guggenheim à Bilbao en 2020 E P O R U E 5 0 I 5 1 > BERLIN, SA VILLE D’ADOPTION Né en 1967 au Danemark, Olafur Eliasson a grandi en Islande. Dès ses études d’art à Copenhague, il entre en contact avec des représentants des milieux artistiques allemands. Il s’ins- talle à Berlin en 1995 où il fonde le Studio Olafur Eliasson. Une équipe d’experts en architecture, en artisanat et en numérique l’aide à réaliser ses projets. Professeur à l’Université des Beaux-Arts (UdK), Eliasson a dirigé l’Institut d’expérimentation dans l’es- pace de 2009 à 2014. Il est aussi le créateur de l’entreprise sociale « Little Sun » qui fabrique des lampes solaires pour les habitants de régions n’ayant pas d’approvisionnement en électricité.

C U L T U R E E P O R U E 5 2 I 5 3 Des visiteurs et des visiteuses de l’ installation d’Eliasson « The weather project » dans la galerie Tate Modern à Londres en 2003

L E P A V É Vous trouverez ici plus d’informations sur l’Union européenne La présidence du Conseil de l’Union européenne « Tous ensemble pour relancer l’Europe » est la devise de la présidence allemande du Conseil de l’Union euro- péenne. Vous trouverez sur le site des informations à ce sujet. Découvrez ainsi le projet d’Olafur Eliasson « Earth Speakr ». www.eu2020.de Des faits sur l’Allemagne – et l’Europe Découvrez l’Allemagne moderne. Le portail « Alle- magne – Faits et réalités » propose des informations de base et des articles approfon- dis sur différents sujets. Un accent particulier est mis sur l’Allemagne comme partenaire de l’UE. Le portail, à l’optique rafraîchissante, est disponible en huit langues. www.tatsachen- ueber-deutschland.de/fr/ lallemagne-et-leurope La Commission européenne Le site de la Commission eu- ropéenne informe sur les ob- jectifs, les stratégies et les prio- rités de la politique de l’UE. Vous y trouverez de nouvelles informations sur les réponses communes des pays membres à la pandémie du coronavirus. www.ec.europa.eu/info/ index_fr Politique étrangère et européenne Sur ses pages Europe, le ministère des Affaires étrangères propose des articles de fond et des actualités sur la politique étrangère européenne, le rôle de l’Allemagne dans l’UE, la sécurité en Europe et d’autres sujets. www.auswaertiges-amt.de/fr Dossier sur l’Europe Lisez comment l’Allemagne fait preuve de solidarité avec ses voisins pendant la pandémie. Découvrez dans des vidéos et dans « Quick Facts » comment fonctionne l’UE et l’importance de la coopération. Ce dossier sur deutschland.de est disponible en dix langues. www.deutschland.de/fr/ la-cohesion-de-leurope E P O R U E 5 4 I 5 5 LE PAVÉ Éditeur « Deutschland Edition » paraît chez FAZIT Communication GmbH en coopération avec le ministère des Affaires étrangères à Berlin Maison d’édition FAZIT Communication GmbH Frankenallee 71–81, 60327 Francfort-sur-le-Main Téléphone : ++49 (0) 69 75 91 31 01 www.fazit-communication.de Rédaction Rédactrice en chef : Janet Schayan Rédaction : Kim Berg, Arnd Festerling, Christina Iglhaut, Sarah Kanning, Martin Orth, Helen Sibum Direction artistique : Stefanie Schwary Assistante : Isabel Baron Production : Anabell Krebs, Stefan Reichart www.deutschland.de Service Courriel : info@fazit-communication.de Téléphone : ++49 (0) 69 75 91 31 01 Distribution Courriel : vertrieb@fazit-communication.de Téléphone : ++49 (0) 69 75 91 30 11 « Deutschland Edition» est distribué dans 60 pays. Les articles signés ne reflètent pas impérativement l’opinion de l’éditeur. Reproduction uniquement sur autorisation. Demandes : vertrieb@fazit-communication.de Date limite de rédaction : le 1er juillet 2020 Photos en couverture : Getty Images/Digital Vision, Getty Images/E+, Getty Images/Westend61, Getty Images/Moment RF Copyright © by FAZIT Communication GmbH 2020 Printed in Germany Impression : Zarbock GmbH & Co. KG, Francfort/Main Crédits photos P. 3 : dpa; P. 4 : Getty Images, picture alliance/Martha Feustel; P. 5 : Getty Images/E+, Getty Images/Digital Vision; P. 8 : Getty Images/ E+; P. 11 : AFP via Getty Images; P. : 12 AFP via Getty Images (3), dpa, Getty Images (4), Getty Images/Moment RF, Getty Images/ Maskot, Florian Gaertner/photothek.net, Europa Press via Getty Images; P. 13 : Getty Images (2); P. 14 : Getty Images (2); P. 15 : Getty Images (3); P. 16 : dpa; P. 17 : AFP via Getty Images, Photo- thek via Getty Images; P. 18 : Getty Images, Andia/Universal Images Group via Getty Images; P. 19 : Getty Images; P. 20 : AFP via Getty Images, Bloomberg via Getty Images; P. 21 : AFP via Getty Images; P. 22 : Getty Images/iStockphoto; P. 24 : dpa; P. 25 : imago images/CTK Photo, imago images/Scanpix; P. 26 : AUDI AG; P. 27 : stock.adobe.com (2); P. 29 : Getty Images/Stone RF; P. 30 : Getty Images/E+; P. 31 : Getty Images/iStockphoto; P. 32 : Getty Images/Maskot; P. 33 : Getty Images/iStockphoto; P. 34 : Getty Images/Digital Vision; P. 36 : dpa; P. 37 : dpa, picture alliance/ CHROMORANGE; P. 38 : Getty Images/iStockphoto, picture alliance/Thomas Padilla/MAXPPP; P. 39 : picture-alliance/Photo- shot, dpa; P. 40 : canbedone/stock.adobe.com, Getty Images/ EyeEm, NurPhoto via Getty Images; P. 41 : Getty Images, www. port ofrotterdam.com, Christoph/stock.adobe.com, picture alliance/ Pressefoto Rudel; P. 44 : Getty Images; P. 45 : Getty Images; P. 46 : Photothek via Getty Images; P. 47 : Getty Images; P. 48 : Getty Images/Patrick Fouque/Paris Match; P. 50 : AFP via Getty Images, @music_loves_art Instagram post, Getty Images AsiaPac; P. 51 : picture alliance/Martha Feustel, AFP via Getty Images (2); P. 52 : Getty Images

Au cœur de l’Europe T O U T S U R L’ A L L E M A G N E E T S O N R Ô L E D A N S L’ U E ) 4 ( s e g a m I y t t e G L’Allemagne est le pays de la diversité, de la démocratie vivante et d’une économie novatrice. « Allemagne – Faits et réalités » en est le portail Internet avec les faits les plus importants et les informations s’y référant. Découvrez-en plus sur la politique, la science, la culture allemande et la coopération avec les partenaires européens. Découvrez l’Allemagne. Découvrez l’Europe. www.tatsachen-ueber-deutschland.de/fr